Mort cellulaire immunogène et immunothérapie du mésothéliome

     Si les mésothéliomes malins sont les cancers de toutes les séreuses (plèvre, péritoine, péricarde, vaginale, ovaire), plus de 80% d’entre eux affectent la plèvre. Dans les pays industrialisés, le mésothéliome pleural est une tumeur associée à l’amiante. En effet, l'exposition à l‘amiante est impliquée dans 70% des cas, principalement dans le cadre professionnel. Si dans la population générale l’incidence du mésothéliome est encore faible, 900 cas par an en France (années 2000), elle peut devenir extrêmement élevée dans certains sites industriels comportant notamment des zones portuaires avec des chantiers navals (Nantes/Saint Nazaire, pour notre région). On l’estime à environ 2000 cas par an en France dans les années à venir (2015-2020).
     Le temps de latence, défini comme le délai séparant la première exposition à l’amiante du diagnostic, est habituellement long, entre 30 et 40 ans. L’âge moyen de survenue de ce cancer est autour de 60 ans, avec une prédominance masculine (sex-ratio 4 :1), s’expliquant facilement par le lien de causalité qu’est l’exposition à l’amiante. En ce qui concerne l’histoire clinique, l’épanchement pleural est le mode de présentation le plus fréquent. Le pronostic est extrêmement sombre, puisque la survie moyenne à partir du diagnostic est légèrement supérieure à 12 mois et le taux de survie à 5 ans inférieur à 5%.
     Actuellement il n’existe aucun traitement standard reconnu des mésothéliomes pleuraux malins. Les modalités thérapeutiques classiques telles que la chirurgie (pleurectomie ou pleuro-pneumonectomie), la chimiothérapie et la radiothérapie ne font pas, à l'heure actuelle, l’objet d’un consensus.
     Bien que le MPM ne soit pas reconnu comme un cancer «immunologique», une corrélation entre un pronostic favorable du MPM et une infiltration lymphocytaire importante de la tumeur a été établie et la régression spontanée associée à une infiltration par des lymphocytes a été décrite.
Ces observations laissent supposer que des stratégies visant à stimuler le système immunitaire dans le but d’induire un rejet de la tumeur, semblent représenter une alternative ou un complément thérapeutique envisageable. L'arrivée récente de l'immunothérapie a confirmé l'importance de la réponse immunitaire dans la lutte contre cette maladie et a ainsi permis d'améliorer de manière considérable la survie des patients.Cependant, cela reste insuffisant dans la mesure où un trop grand nombre de patients ne répondent pas à ces thérapies.C'est dans ce domaine particulier, l'immunothérapie antitumorale, que notre équipe développe ses travaux de recherche.

Christophe Blanquart, DR2 CNRS - Jean-François Fonteneau, CRCN INSERM
CRCI2NA - INSERM UMR 1307/CNRS UMR 6075  (Equipe 1)
Institut de Recherche en Santé Université de Nantes (IRS UN) 
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